Au cœur de l’Asie centrale se tissent les fils de l’histoire, de la culture et du commerce, matérialisés par la célèbre route de la soie, site du patrimoine mondial de l’UNESCO qui retrace les contours de l’activité humaine depuis le IIe siècle avant notre ère jusqu’au XVe siècle après Jésus-Christ. Il s’agit d’un réseau de corridors commerciaux interconnectés qui traverse les continents sur une distance de 6 000 kilomètres, reliant des terres et des civilisations éloignées les unes des autres. À l’intersection des chemins de l’histoire, l’Ouzbékistan offre aux voyageurs la possibilité d’entreprendre un remarquable voyage à travers son segment de la route de la soie.
Boukhara
Situé tout au fond de l’Asie centrale, la ville de Boukhara se présente comme un centre névralgique qui croise les chemins du commerce et les sentiers des échanges culturels. L’importance historique de Boukhara est ancrée dans ses nombreux sites qui témoignent de périodes de commerce florissant et de travaux d’érudition. Bien qu’elle ne soit pas toujours sous les feux de la rampe, cette ville recèle un trésor de monuments architecturaux et d’édifices tentaculaires qui témoignent du brassage de diverses influences issues de civilisations différentes. À Boukhara, un des monuments les moins connus mais les plus captivants est le Char Minar. Cette structure, avec ses quatre tours distinctes, offre un aperçu de la conception innovante et de l’artisanat d’une époque révolue.
Samarcande
Samarcande abrite une multitude de sites qui offrent des liens tangibles avec des routes commerciales autrefois florissantes. La mosquée de Bibi-Khanym est un hommage à la consort chinoise de Timur. En effet, elle réunit des éléments de recréation et des structures islamiques originales. Gur-e-Amir, ou « tombeau du roi », est un exemple de la signification architecturale et culturelle de l’Asie centrale, qui rayonne sur l’ensemble de la région. En tant que lieu de rassemblement dynamique, le Registan était le point de convergence de la vie civique. Aujourd’hui encore, cette place, nommée d’après un terme ancien désignant un lieu sablonneux, résonne des chuchotements de la proclamation et du spectacle public. Le Registan est entouré de trois remarquables madrasas – Ulugh Beg, Sher-Dor et Tilya-Kori-, qui sont autant de merveilles architecturales aux embellissements somptueux.
Tachkent
En tant que capitale, Tachkent abrite des musées et des sites essentiels, comme la place centrale Amir Timur, un espace important qui a traversé les empires et les époques et qui célèbre aujourd’hui le personnage historique le plus illustre de la ville. Retrouvez les conseils de sécurité lors d’un voyage en Ouzbékistan ici : https://www.parlorama.eu/voyage-en-ouzbekistan-et-securite-risques-dangers-et-conseils-de-voyage/. Au-delà de Samarcande, Boukhara et Khiva se trouvent les villes de Kokand et Termiz, chacune dotée de monuments tels que le palais de Khudayar Khan et les vestiges du vieux Termiz, sites qui reflètent des histoires complexes façonnées par les influences des conquérants, des pèlerins et des commerçants.
Shakhrisabz
À environ 80 kilomètres au sud de l’illustre ville de Samarcande, Shakhrisabz apparaît comme un autre chapitre remarquable de l’histoire de l’Asie centrale. Il s’agit avant tout de la ville natale du conquérant Timur, aux exploits et à la vie inextricablement liés à la structure de la ville. Shakhrisabz s’enorgueillit de remarquables réalisations architecturales et de mosquées fascinantes qui racontent l’histoire d’une époque impériale révolue. Le palais d’Ak-Sarai, malgré les cicatrices visibles du temps, conserve une allure qui pousse l’imagination vers sa grandeur d’antan. Timur, originaire de la région voisine alors connue sous le nom de Kesh, aspirait à élever Shakhrisabz au-dessus de Samarcande, en commandant ce palais resplendissant qui fut achevé en 1404, peu avant sa disparition. Malgré les ravages causés par Abdullah Khan II au XVIe siècle, les vestiges se dressent dans un silence digne, reflet de l’histoire grandiose du monument.
Kokand
En plein coeur des pentes de la vallée de Fergana, la ville de Kokand occupe une place importante dans l’histoire en tant que point de rencontre pour les voyageurs de la route de la soie. L’emplacement stratégique de cette ville, souvent appelée la ville des vents, en a fait une étape éminente à l’intersection de deux grandes routes de la soie. Érigé dans les années 1870, le palais de Khudayar Khan fait partie d’un ensemble de structures majestueuses de la ville. L’histoire de Khudayar Khan, qui a dû s’exiler pendant la conquête russe, ajoute une couche de drame au riche récit de la forteresse. Les destructions ultérieures et les dommages importants subis sous le régime bolchevique n’ont laissé intactes que 19 des 120 pièces d’origine.
Khiva
Ville classée par l’UNESCO, le cœur ancien de Khiva, Ichon Qala, conserve un instantané vivant de l’histoire avec ses murs fortifiés qui montent la garde sur un ensemble de mosquées, de madrasas et de mausolées, un monument qui témoigne des contributions khorezmiennes au patrimoine architectural de la région. À l’intérieur d’Ichon Qala, la citadelle Kunya-Ark offre un aperçu concentré de la vie des khans qui régnaient autrefois. Par ailleurs, le minaret inachevé de Kalta Minor à Khiva témoigne de l’ambition de son commanditaire, tandis que le complexe de Pahlavon Mahmud rend hommage au poète et lutteur vénéré d’antan. Le mélange culturel harmonieux du palais Nurullabay constitue un acte final approprié à la portion de Khiva du circuit de la Route de la Soie.
Termiz
Plus au sud, l’ancienne ville de Termiz s’inscrit dans une lignée historique qui remonte à l’époque d’Alexandre le Grand, avec l’établissement d’Alexandrie sur l’Oxus. Ancien berceau du bouddhisme primitif, destination de pèlerinage islamique et point d’appui stratégique pour l’armée soviétique, cette région est une mosaïque complexe de récits culturels et historiques variés. À un jet de pierre au nord-ouest du centre de la ville, le vieux Termiz offre une plongée dans un temps révolu. Situé au bord du fleuve Amudarya, le site abrite les vestiges d’une citadelle autrefois florissante, de deux shakhristans et d’un faubourg historique. Parmi les ruines, les vestiges d’un monastère bouddhiste sont propices à la contemplation, tandis que les mausolées médiévaux et le Stupa Zurmala témoignent d’un passé silencieux et chargé d’histoire.